
J’interviens actuellement dans un accueil de jour accueillant des personnes de plus de 60 ans, atteinte d’Alzheimer ou de pathologie apparentée. Ces personnes vivent encore à domicile, seule ou avec un conjoint, un enfant. Même quand elles vivent seule, il y a un proche pour les prendre en charge. Quand on ne vit pas cette situation, il est difficile de se rendre compte de la charge que cela représente. La charge mentale, de devoir penser à chaque chose, chaque détail, planifier les rendez-vous médicaux, coordonner les interventions diverses et variées ( passages d’infirmier, aide à domicile, kiné… ), s’occuper de tout l’administratif, des démarches un peu partout pour trouver les solutions à chaque nouveau problème qui se pose, gérer la maladie du proche, le soutenir, calmer les angoisses… Et quand on vit avec, parfois devoir devenir personnel soignant, faire les toilettes, les changes, aider au repas. La liste n’est pas exhaustive et est amenée à évoluer dans le temps. En France, beaucoup de solutions existent mais il n’est jamais simple d’y accéder. Je connais bien cette situation, je suis moi même proche aidante. Et même si les choses évoluent, être aidant, c’est devenir invisible. Etre aidant, c’est se substituer à la personne malade, s’oublier par manque de temps, de force. Pour en revenir à l’accueil de jour, c’est une solution pour la personne malade de pouvoir être accueillie dans un cadre sécurisé et non jugeant, avec un personnel formé et des activités adaptées. Et pour les aidants, c’est une respiration, un soutien. Un ou plusieurs jours dans la semaine, cela leur permet de souffler, de prendre du temps pour eux( même si ne nous leurrons pas, ils en profitent aussi pour faire de l’administratif, des courses, du ménage … ).
Et justement, que puis je faire pour les aidants? Leur proposer un espace pour eux, un temps pour retrouver du plaisir, en créant. Un temps pour créer, s’exprimer différemment et déposer tout ce qui pourrait les alléger. Avec la sophrologie et le yoga nidra, je leur propose également un moment de détente, et des exercices de respiration à reproduire tout simplement et en toute autonomie dès que le besoin s’en fera sentir.